Vincent est, pour ainsi dire, mon demi-frère. Nous avons grandi ensemble. Il avait 11 ans, moi 10 ans, quand nos parents, veufs tous les deux, ont commencé à se fréquenter, puis ont aménagé ensemble. Si bien que je le considérais, il y a encore peu de temps, comme mon véritable frère, son père comme le mien, ma mère comme la sienne.
Mais la vie réserve parfois quelques surprises. Chez moi, tout s’est déclenché quand Vincent a commencé à sortir de façon régulière – et, dirais-je, sérieuse – avec une fille qui me ressemblait trait pour trait. Tout le monde, dans l’entourage de mon demi-frère remarquait cette ressemblance entre sa copine et moi. Certains me disaient que j’étais juste un peu plus jolie ce que – en toute humilité – je pensais au fond de moi.
Ainsi, Vincent s’était-il peut-être forgé un idéal féminin à partir de moi, comme modèle ? C’est là que j’ai commencé à fantasmer. De manière plus érotique que sentimentale, je dois bien l’avouer, et peut-être même de façon plus pornographique qu’érotique.
Mon demi-frère n’est pourtant pas très beau. Je veux dire que ce n’est pas un canon, même s’il a un certain charme et un assez joli palmarès en tant que séducteur. Et puis j’ai commencé à être jalouse de sa nouvelle copine qui, décidément, ne m’arrivait pas à la cheville, aux dires de beaucoup de nos amis.
Je les ai imaginé en train de faire l’amour dans tous les coins où je passais : dans le métro, dans une cabine d’essayage au grand magasin, au bureau, dans des toilettes publiques, au cinéma, bref, absolument partout. Où que j’aille, je les imaginais baisant comme des lapins.
Et puis, l’image de mes fantasmes est devenue plus floue, puis plus précise, au contraire : ce n’était plus elle, sa copine, qui le suçait sous la douche, c’était moi. Ce n’était plus elle qu’il tringlait en levrette dans les vestiaires sordides et puants de son club de foot, mais moi. Ce n’était plus elle qui le branlait lors d’un voyage en train, mais ma main qui finissait couverte du foutre chaud de Vincent.
Je me suis alors souvenue de nos jeux d’enfants, du docteur, de « action et vérité » et mes délires obsessionnels sont allés de plus en plus loin. Je n’arrivais plus à m’ôter de la tête l’image de sa grosse bite (je l’ai vu plusieurs fois tout nu, quand nous étions plus jeunes), l’envie de la lui sucer, de la prendre en moi. J’étais morte de honte à cause de ces fantasmes, mais je n’arrivais plus à lutter.
Alors, un jour où nous nous étions réservés une soirée rien que pour nous deux, alors que nous étions avachis sur le lit de sa chambre d’étudiant, je lui ai tout raconté. Je lui ai raconté comment il me faisait fantasmer, comment la vue de la bosse au niveau de sa braguette me faisait mouiller ma petite culotte.
Mais il n’a pas compris. Il a cru que je lui parlais du passé. Et s’est mis à son tour à se confier à moi. Il m’a avoué que, plus jeune, il avait percé un trou entre sa chambre et notre salle de bains pour pouvoir me voir, il m’a dit comment il se branlait régulièrement en pensant à mon corps. Oui, mais avant, quand nous étions jeunes et stupides.
A cette évocation, mes yeux se retrouvèrent embués de tristesse. Ma petite culotte aussi, pour d’autres raisons. Nous étions adultes, plus question de jouer au docteur ensemble. Quand je suis rentrée chez moi, ce soir-là, je me suis masturbée presque toute la nuit en m’imaginant dans ses bras.
Il fallait que je réagisse. Que je me sorte ces fantasmes honteux de la tête ou que je passe à l’acte ! Mais comment ? Il ne comprenait pas que c’était là, maintenant, que j’avais envie qu’il me baise, qu’il m’encule, qu’il me fasse tout ce qui lui passait par la tête !
Un plan machiavélique m’est venu. J’ai dérobé le portable de sa copine. J’ai appelé Vincent en me faisant passer pour elle. Je lui ai dit que j’avais une surprise coquine pour lui, ce soir. Qu’il devait m’attendre dans l’obscurité, que j’arriverais à 22h. Il a tout gobé. Je tenais ma revanche sur la vie. Jamais il ne se rendrait compte que c’était moi, et pas elle, dans la chambre ! Enfin, j’allais pouvoir sucer Vincent, le prendre en moi et le faire jouir !
Le rendez-vous est fixé à 22h. A l’heure où j’écris ces lignes, il est 21h, et je ne sais pas encore bien que faire, je ne sais pas si je vais rejoindre mon demi-frère et mettre mon plan à exécution.